Soutien sans faille à la filière pêche et appel à des solutions urgentes et durables

Rencontre avec professionnels pêche - Mairie Guilvinec - 15-03-2022

Devant l’impossibilité pour les marins pêcheurs de sortir en mer faute de rentabilité liée à la hausse du prix du pétrole, les élus communautaires sont allés à la rencontre, jeudi 15 mars, des professionnels de la pêche en mairie du Guilvinec. Les objectifs étaient d’être aux côtés de toute la filière pour apporter un soutien sans faille de tout un territoire ; de réfléchir, proposer et appuyer des solutions à la fois urgentes pour limiter les pertes et durables pour ne plus se retrouver face à cette situation et sauver tout un pan de l’économie bigoudène menacé.

Une situation dramatique pour le Pays bigouden

Mardi 15 mars, toute la flottille est à quai. Aucun bateau n’est sorti en mer. Pour les pêcheurs rencontrés, la situation est simple : au-delà de 0,60 € le litre, un bateau perd de l’argent. Hier le prix du gasoil était à 1,28 €[1], aujourd’hui à 0,91 €. Or, les marins-pêcheurs, artisans ou armateurs, sont les seuls à assumer la hausse du prix du gasoil. Ils ne peuvent répercuter la hausse de leurs coûts sur le prix du poisson puisque celui-ci est vendu aux enchères à la criée.

En Pays Bigouden, la filière maritime représente 2 300 emplois dont 900 marins. La Cornouaille est la 1ère place de pêche fraîche en France. Avec ses trois criées le pays bigouden représente 63 % des tonnages débarqués en Cornouaille (30 000 tonnes en 2020). Avec cette crise, c’est le premier secteur d’activité du Pays Bigouden qui est menacé. Non seulement les marins-pêcheurs mais aussi les mareyeurs, les réparateurs et constructeurs de bateaux, etc.

La présence des élus communautaires venus soutenir ce secteur est évidente, indispensable, forte et ancrée sur le long terme pour ces professionnels qui nourrissent les populations, assurent l’autonomie alimentaire de la France de manière responsable et participent au rayonnement du Pays Bigouden.

Des solutions d’urgence et pérennes

Face à cette situation grave, les élus communautaires et les professionnels demandent une mesure d’urgence : la mise en place d’un dispositif d’arrêt temporaire et de chômage partiel pour faire face à l’arrêt complet de l’activité.

Néanmoins, le souhait premier des professionnels est de retourner le plus rapidement en mer et de vivre de leur métier.

Parallèlement, ce sont des solutions à long terme qui doivent être actées pour garantir un avenir à la filière. Des mécanismes permettant de travailler et vivre de la pêche sont à mettre en place. Parmi les pistes évoquées lors de la réunion :

  • Traiter la question de la pêche dans le plan de résilience français et européen en construction. Aujourd’hui ce n’est pas le cas ;
  • Mettre en place un fonds d’indemnisation lorsqu’il y a de fortes hausses du gasoil ;
  • Faire contribuer la grande distribution (grandes et moyennes surface) à la hausse du prix du gasoil dans leurs achats de poissons ;
  • Accompagner le renouvellement de la flottille pour avoir des outils moins gourmands et moins dépendants du prix du gasoil ;
  • Aider à l’installation des jeunes marins.

Au-delà de cette crise, la nécessité de poursuivre les dialogues entre tous les acteurs de la pêche est forte, indispensable et souhaitée ardemment par les professionnels de la pêche et les élus communautaires.  


Sur la photo prise par Christelle Cannevelle de la mairie de Penmarc’h :

Les professionnels : Stéphane Pochic, armement Pochic à Loctudy ; Johan Gueguen, patron pêcheur au Guilvinec et Jacques Pichon, de l’armement La Houle à Saint-Guénolé.

Les élus : Stéphane Le Doaré, Président de la CCPBS, maire de Pont-l’Abbé – Nathalie Carrot-Tanneau, 2e vice-présidente, maire de Treffiagat-Léchiagat – Christine Zamuner, 4e vice-présidente, maire de Loctudy – Jean-Luc Tanneau, 6e vice-président, maire du Guilvinec – Yannick Le Moigne 7e vice-président, 1er adjoint au maire de Plobannalec-Lesconil – Gwenola Le Troadec, Conseillère communautaire, Maire de Penmarc’h – Serge Guilloux, conseiller délégué à Loctudy


[1] Cela représente une hausse de 500 000 € par an par bateau