Lors du Conseil communautaire du 30 janvier qui s’est déroulé à Plomeur, les élus communautaires se sont émus de l’aménagement du territoire en matière d’enseignement maritime. En effet, le gouvernement a dévoilé la localisation des BTS (Brevet technicien supérieur) maritimes. Ont été choisis Boulogne-sur-Mer, Fécamp, Saint-Malo et Sète. Aucun établissement n’est prévu sur la façade atlantique. A l’heure où la pêche a besoin de main et où le métier a besoin d’être valorisé, le Pays Bigouden Sud ne comprends pas le choix de ne pas implanter un BTS sur son territoire qui possède un grand savoir-faire et une légitimé qui n’est plus à démontrer dans ce domaine.
Voici le vœux de la CCPBS.
Lors des Assises de l’Economie Maritime et du Littoral qui se sont tenues en décembre dans l’Hérault, Monsieur le Ministre délégué chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche a dévoilé la localisation des lycées professionnels maritimes retenus pour ouvrir, dès la rentrée 2014, des BTS Maritimes nouvellement créés.Par les implantations choisies sur Boulogne-sur-Mer, Fécamp, Saint-Malo et Sète, ce sont donc la Mer du Nord, la Manche et la Méditerranée qui ont paru les littoraux les plus appropriés pour inscrire l’enseignement maritime dans une nouvelle dimension. Cela est faire bien peu de cas de la façade Atlantique, là où les acteurs socio-économiques du monde maritime s’investissent sans relâche pour maintenir et développer leurs activités, là où ils contribuent, de fait, au rayonnement d’un littoral tourné vers le monde.
Le Finistère qui, avec 1200 kilomètres de côtes, et pas seulement atlantiques, est le premier département maritime métropolitain. C’est le territoire qui a vu la création du premier parc marin, c’est le territoire qui accueille l’essentiel de la recherche océanographique française, c’est le territoire qui bénéfice d’un pôle de compétitivité mer à vocation mondial et c’est aussi le territoire qui produit 25 % de la pêche fraîche nationale. A ce titre, il serait légitime d’y implanter un cursus d’enseignement maritime supérieur court, d’autant plus que le lycée professionnel maritime du Guilvinec présente de nombreux atouts et dispense une formation de qualité lui permettant d’afficher des résultats supérieurs à la moyenne nationale. Cet établissement a un rôle de premier plan dans l’évolution historique de l’enseignement maritime français, à l’environnement géographique et institutionnel au sein duquel il est ancré, aux partenariats de qualité et de proximité qu’il peut mettre en œuvre.
Il est par ailleurs établi que la pêche française souffre, entre autres maux, de ne pouvoir bénéficier d’une main d’œuvre qualifiée et fidélisée. Le quartier maritime du Guilvinec, dont la qualité de la production halieutique est largement reconnue, souffrirait à l’évidence de ne pouvoir accueillir une formation de niveau supérieur dispensée à proximité des principaux armements pourvoyeurs d’emplois.
Il serait regrettable de fragiliser ainsi les perspectives d’avenir d’un territoire périphérique. Cette périphéricité doit être regardée en termes d’aménagement du territoire sous peine de laisser durablement s’installer une impression de manque de considération et un sentiment de relégation dans de nombreux bassins de vie, des territoires qui visiblement pâtissent d’être trop éloignés des centres de décision.
En Pays Bigouden, sûrement plus qu’ailleurs, un BTS Maritime a donc toute sa place, à la fois pour redonner des perspectives d’avenir à une profession encore bien représentée dans la population active finistérienne mais aussi pour valoriser le métier de pêcheur au plus près de son lieu d’exercice.
Au moment où le Pacte d’Avenir pour la Bretagne réaffirme son soutien d’une part, à l’excellence maritime de notre région et, d’autre part, à l’accès de nos jeunes bacheliers à l’enseignement supérieur, notamment en les encourageant vers l’enseignement maritime court, la création d’un BTS Maritime au lycée professionnel du Guilvinec a donc toute sa légitimité.
C’est pourquoi les élus communautaires demandent aux pouvoirs publics en charge de ce dossier de bien vouloir reconsidérer la décision prise.
En savoir plus :
Lycée maritime du Guilvinec
La position d’Annick Le Loch, députée de la circonscription