Afin de faciliter la remontée de certaines espèces comme les truites de mer et les saumons en période d’étiage (bas débits) dans la rivière de Pont-l’Abbé, la CCPBS et Ouesco ont procédé à des aménagements en aval de la retenue à hauteur de la prise d’eau de Pen Enez. Ce chantier, réalisé par l’équipe environnement de la CCPBS en collaboration avec le technicien rivière de Ouesco, améliore de la continuité écologique de la rivière de Pont-l’Abbé.
Configuration des lieux
L’eau provenant de la retenue du moulin Neuf, transite par la rivière de Pont-l’Abbé jusqu’à la prise d’eau de Pen-Enez, au droit de laquelle l’eau servant à l’alimentation en eau potable est prélevée. L’eau restant dans la rivière passe par une échancrure permettant d’assurer la continuité écologique (libre circulation piscicole).
Une étude menée par le syndicat mixte du SAGE Ouesco démontre que le tirant d’eau dans l’échancrure est ponctuellement légèrement trop faible pour permettre le franchissement par l’ensemble des espèces piscicoles fréquentant la rivière (aloses, truites, saumons, anguille) en période de bas débits. La mise en place, en 2012, d’un dispositif de type “tapis de reptation” en rive droite avait permis d’améliorer la franchissement pour les anguilles. Pour assurer le franchissement des truites de mer et des saumons, une lame d’eau de 20 cm est nécessaire et n’est pas atteinte en permanence.
Les travaux réalisés
Dans un souci d’amélioration des conditions de circulation piscicole sur la rivière de Pont-l’Abbé et notamment dans le contexte actuel de faible débit dans la rivière (arrêté préfectoral de limitation des usages – dérogation pour le débit réservé), la collectivité agit sur cette problématique.
Pour rappel, la CCPBS a mené des opérations de reconquête de la continuité écologique au niveau de Moulin Callac et de la station de jaugeage de Tremillec en 2015.
Dans le cas de Pen Enez, la solution la plus favorable consiste à effectuer un rechargement granulométrique à une vingtaine de mètres en aval de la prise d’eau sur une longueur de 6,50 m. Il s’agit de reconstituer un radier naturel par l’apport de blocs et de pierres dans le lit du cours d’eau et au niveau des berges. Un radier est une partie peu profonde à écoulement rapide et à substrat grossier. Cet aménagement doit permettre de rehausser la ligne d’eau à l’amont pour garantir un tirant d’eau suffisant nécessaire au franchissement de l’ensemble des espèces piscicoles visées.
Une attention particulière a été portée sur la provenance des matériaux, qui doivent être compatibles avec la géologie locale. La collectivité s’est approvisionnée auprès d’une carrière de Tremeoc.
Ces travaux ont nécessité l’élaboration d’un dossier de déclaration “Loi sur l’eau” déposé en mars dernier auprès de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM).
La mise en œuvre des matériaux dans la rivière a été assurée en régie par les agents du service Espaces Naturels de la CCPBS. Les travaux ont été supervisés par Samuel GUICHARD, technicien du syndicat mixte du SAGE OUESCO.
Au-delà de l’amélioration des conditions de circulation piscicole sur la rivière de Pont l’Abbé qu’il engendre, cet aménagement, qui s’intègre parfaitement au milieu naturel, contribue à améliorer la qualité physique du cours d’eau dans ce secteur dégradé : création d’habitats, colonisation par la végétation, brassage de l’eau permettant une meilleure oxygénation.