Né de “la volonté de faire ensemble ce que des communes isolées ne peuvent réaliser seules“, le syndicat intercommunale de la région de Pont-l’Abbé a été officiellement créé par le Préfet du Finistère en juin 1923. Il constitue une des premières coopérations intercommunales de France.

Tout au long de l’année 2023, la CCPBS a rendu hommage aux pionniers en fêtant cet anniversaire.

Deux événements sont venus ponctuer cette année : la foire du Pays bigouden en octobre 2023 et une soirée d’anniversaire le 24 novembre 2023.

Vous trouverez ci-dessous le discours du président de la CCPBS lu à l’occasion de cet événement ainsi que l’exposition réalisée pour la foire du Pays bigouden

Discours pour l’anniversaire du Pays bigouden sud – 24 novembre 2023 au Triskell à Pont l’Abbé

C’est une grande soirée, joyeuse et festive à laquelle nous allons assister. C’est un moment quelque peu solennel mais qui permet de mettre en avant le dévouement des agents. Merci à eux.

Je suis particulièrement fier et heureux de vivre et d’organiser ce moment important pour le Pays bigouden sud.

En préambule et avant toutes choses, je nous souhaite collectivement un très bon double anniversaire. Je ne vous ferai pas le plaisir ou plutôt le déplaisir de chanter joyeux anniversaire. Nous avons eu suffisamment d’aléas climatiques ces derniers temps.

Nous en avons déjà beaucoup parlé cette année notamment à la foire du Pays bigouden en octobre, le Pays bigouden sud fête son centenaire.

Je crois que nous pouvons faire preuve d’orgueil, bien qu’il soit difficile de l’affirmer avec exactitude, mais nous devons faire partie des précurseurs en matière de coopération entre communes.

Naissance de l’intercommunalité

En 1923, nous étions au sortir de la guerre, nous étions une campagne isolée, en reconstruction. La Bretagne comme toute la France a payé un lourde tribu lors de la Grande Guerre ! Les communes devaient, déjà à l’époque, prendre en charge de nombreuses compétences ! Prendre le relais d’un état central lui-même en reconstruction. Il fallait déjà faire face à des difficultés économiques. C’était le début du déclin de l’activité agricole, de problèmes de commercialisation de la pêche fraiche, des problèmes d’eau et d’électricité !

“Faire ensemble ce que des communes isolées ne peuvent réaliser seules, faute de moyens.” À l’époque, les communes étaient pauvres ! Le maire de Pont-l’Abbé de l’époque a réuni ses collègues conseillers municipaux ainsi que ceux de la commune voisine de Plonéour. Le registre des délibérations précise que “tous les délégués étaient unanimes pour que la création d’un syndicat des communes s’imposait pour la réalisation d’œuvre d’intérêt intercommunal que les communes du canton séparément, sont trop pauvres et trop faibles pour réaliser et que d’autre part l’association des communes permettrait aux communes respectives de sauvegarder plus sûrement l’intérêt particulier de chaque commune tout en facilitant la tâche des administrateurs des dites commune”… quelle leçon ! ça fait du bien de se replonger dans le passé pour retrouver le sens de notre histoire, les racines de notre intercommunalité !

C’est autour de cette notion de solidarité que naissait, il y a un siècle la coopération intercommunale en Pays bigouden. De petites communes regroupées, très unies pour faire acte de solidarité ! Faire ensemble ce qui était impossible de faire seule !

Au cours de ces 100 années de collaboration, le partage des compétences est passé de missions essentiellement techniques à la construction d’un ambitieux projet de territoire.

En juin 1923, le préfet du Finistère crée le “syndicat intercommunal de la région de Pont-l’Abbé”, un des premiers en France. Prioritairement, le syndicat intercommunal se concentre sur la desserte en eau et en électricité, l’étude et l’installation d’une ligne de chemin de fer (déjà en 1923, on se souciait des mobilités), la création d’hospices communaux, d’un établissement d’enseignement primaire supérieur, la voirie puis le traitement des déchets (en 1983). Parmi les réussites emblématiques figurent les constructions de l’usine de potabilisation de l’eau de Bringall, la réserve du Moulin-Neuf et l’usine de compostage des déchets de Lezinadou.

Pendant 70 ans, le syndicat a réalisé une œuvre importante en matière de modernisation des équipements et a contribué, en développant la coopération entre les maires, à dégager un intérêt collectif dans le Pays bigouden sud.

Les 30 ans de la communauté de communes

Le 2^nd anniversaire que nous fêtons sont les 30 ans de l’EPCI

Le 6 février 1992, une nouvelle loi renforce la notion d’intercommunalité. La coopération devient plus aboutie, moins technique, plus axée sur le développement du territoire. La communauté de communes du Pays bigouden sud est créée le 28 décembre 1993.

Les 1^ers pas ne sont pas réalisés sans heurts. Le 1^er président Sébastien Jolivet n’est resté que quelques heures à la tête de la nouvelle CCPBS. Certaines communes s’opposant à son investiture. C’est finalement son ami, Pierre Draoulec, maire de Penmarc’h et conseiller départemental comme lui, qui fera consensus et prendra de ce fait officiellement la présidence. Une présidence de courte durée également. À peine plus d’un an. Les deux hommes étant battus aux municipales de 1995.

Liste des présidents successifs

• En février 1995 : Sébastien Jolivet (CDS) – Maire de Pont-l’Abbé de 1983 à 1995
• Février 1995 à juillet 1995 : Pierre Draoulec (CDS) – Maire de Penmarc’h de 1983 à 1995
• Juillet 1995 à octobre 1998 : Albert Hénot (PCF) – Maire de Treffiagat de 1971 à 2003
• Octobre 1998 à avril 2001 – Daniel Gloaguen (PS) – Maire de l’Île-Tudy de 1989 à 2014
• Avril 2001 à juin 2002 – Hélène Tanguy (RPR) – Maire du Guilvinec de 1995 à 2012, députée de 2002 à 2007
• Juin 2002 ) avril 2008 – Joël Piété (centriste) – Maire de Loctudy de 2001 à 2014
• Avril 2008 à avril 2014 – Jean-Paul Stanzel (PS) – 1er adjoint au maire de Penmar’h
• Avril 2014 à juillet 2020 – Raynald Tanter (PS puis LREM) – Maire de Penmarc’h de 2014 à 2020
• Juillet 2020, en cours – Stéphane Le Doaré – Maire de Pont-l’Abbé 2016

SIVOM vs CCPBS

Le SIVOM de la région de Pont-l’Abbé a coexisté avec l’intercommunalité jusqu’au mandat de Daniel Gloaguen en 1998 !

Si d’autant le sivom avait un caractère consensuel car se voulant comme une union de moyens au service de tous, le statut de communauté de communes lui a donné une vocation plus politique. Celle-ci devenant une réelle collectivité territoriale autonome dans laquelle la lutte d’idées prend parfois l’ascendant sur le bon sens qui prévalait au SIVOM.

Les élections peuvent souvent être à rebondissements en Pays bigouden et l’installation des conseils communautaires n’est donc jamais un long fleuve tranquille. Mais c’est ce qui fait aussi son charme ! Ce qui reflète notre caractère entier et l’envie profonde de s’investir dans cette belle institution.

Montée en puissance

Au cours des différents mandats, la CCPBS est devenue un acteur majeur dans le paysage institutionnel et local.

Ses domaines d’intervention qui avaient peu évolué depuis 1993 ont été renforcés depuis ses 10 dernières années pour permettre la mise en œuvre du projet de territoire.

En 30 ans, nous sommes passés de quelques compétences à une multitude, nous permettant d’être au cœur des préoccupations des Bigoudens, à chaque instant de leur vie !

Depuis 30 ans nous sommes passés de 7,5 agents à 150 aujourd’hui. Rassurez-vous, il n’y en a pas un qui travaillaient moins vite que les autres mais il exerçait à temps partiel ! 

Quelles ont été les prises de compétences depuis 1992 ? Laissez-moi vous les énumérer !

• 1998 : collecte des déchets
• 2007 : construction du centre aquatique AquaSud
• 2012 : Centre local d’information et de coordination intercommunal (clic) gérontologique du Pays bigouden
• 2013 : portage de repas à domicile / construction du stade bigouden / préservation et gestion des espaces naturels
• 2014 : habitat
• 2015 : urbanisme (service mutualisé d’autorisation du droit des sols)
• 2017 : petite-enfance et coordination jeunesse / promotion touristique / gestion des zones d’activité
• 2018 : assainissement / lutte contre les submersions marines
• 2019 : structure info jeunes
• 2021 : mobilité
• 2022 : Plan local d’urbanisme intercommunal et de l’habitat

L’eau comme fil conducteur

En 1923, les communes se sont regroupées principalement sur la thématique de l’eau. Pour que chaque Bigouden ait de l’eau chez lui, que les infrastructures soient créées en nombre et en qualité. C’est un peu notre fil conducteur depuis le début. Ce bien commun que nous nous efforçons de préserver. Cette ressource précieuse que nous traitons avec beaucoup de rigueur et qui fait de nous une collectivité exemplaire. Tous les élus qui se sont succédés ont pris cette compétence à bras le corps ; avec ambition et rigueur. Il est d’ailleurs assez intéressant de noter qu’à l’époque Plonéour faisait partie du syndicat. C’est pour cette raison historique qu’aujourd’hui encore nous vendons de l’eau à cette commune !

Aujourd’hui, nous maintenons et amplifions cette rigueur dans la gestion de l’eau. Ce qui nous permet de récolter les fruits de ce travail et avec quelle réussite. Barrage, retenue du Toul Dour Bénard créée de dure lutte, usine de potabilisation ultra moderne dont l’efficacité n’est plus à prouver. Qualité. Quantité. Réseaux remarquables (nous avons un indice de perte très faible car nous avons une politique de renouvellement importante depuis de très nombreuses années !). 

Cette rigueur, cette passion, cette ambition, cette volonté de toujours faire bien, de toujours faire mieux… et bien nous la transposons dans l’ensemble des compétences que nous assumons. Si on se projette ainsi sur les autres compétences, cela ne peut être que positif. Si on met à profit l’expérience acquise sur la gestion de la ressource en eau et sa distribution, on peut être certain que nous développerons de manière plus efficace les compétences acquises ou transférées. Il y a une vraie accélération de l’action communautaire.

Depuis 30 ans nous sommes tenus par les mêmes problématiques qui sonnent telle une caisse de résonance à savoir la recherche du consensus et de prise de décision à l’unanimité. Si cela a ralenti parfois l’action cela l’a rendu plus forte !

Seul on va plus vite ensemble on va plus loin ! L’esprit communautaire de se décrète pas il s’acquiert. Cela suppose d’apprendre à travailler en confiance en passant outre les guerres de chapelles ou de clochers. La somme des intérêts particuliers n’a jamais fait l’intérêt général.

Aujourd’hui tout s’accélère. Il faut bien le dire ce mandat est un peu fou et particulier.

Les actions au quotidien

• En matière d’enfance pour accueillir, garder les enfants, accompagner les parents.
  En 2022 : 104 enfants ont été accueillis en crèches, nous avions 109 assistantes maternelles et 7 maisons d’assistantes maternelles pour 72 places

• En matière de Jeunesse accompagner, favoriser l’autonomie avec la Structure info jeunes. Les animatrices font un travail remarquable pour accompagner nos jeunes, l’avenir du Pays bigouden ! En 2022, 2 588 ont été accompagnés

• En matière d’habitat et urbanisme, nous cherchons à Rendre le logement accessible, aider à rénover et adapter. Depuis quelques mois nous élaborons notre Plan local d’urbanisme intercommunal-habitat (PLUIh) pour faire converger les projets d’aménagement portés par chaque commune par l’élaboration d’un document qui couvrira les 12 communes, et qui intègrera la politique d’habitat pour les 10 prochaines années.

• En matière d’aménagement, nous vérifions la faisabilité des futurs projets des Bigoudens et instruisons leurs demandes d’autorisation d’urbanisme (3 780 actes dont 986 permis de construire et 79 permis d’aménager en 2022, 64 nouveaux logements sociaux)

• En matière de sport nous nous attachons à favoriser et démocratiser la pratique que ce soit à travers AquaSud (120 000 entrées, 2270 élèves accueillis), le stade bigouden et la pratique nautique.

• En matière de santé, nous favorisons l’accès aux soins pour tous et renforçons l’offre avec l’aide notamment de la communauté professionnelle territoriale de santé

• En matière de déchets notre action est de collecter et traiter et notre ambition est de les réduire au maximum ! 9 800 tonnes d’ordures ménagères et 22 500 tonnes de déchets en déchèteries.

• En matière de transitions nous agissons pour le climat, nous menons collectivement les transitions nécessaires à un futur durable avec l’élaboration de notre PCAET.

• En matière d’eau, nous garantissons la qualité depuis la ressource jusqu’au robinet. 2 235 000 m³ d’eau consommés, 30 404 abonnés, 800 km de réseau.

• En matière d’assainissement, nous prévenons les risques sanitaires et environnementaux. 4 stations d’épuration 385 km, 22 725 foyers raccordés de réseau, 2,5 M m³ traités

• En matière d’espaces naturels et de randonnées, nous protégeons, sensibilisons, les faisons découvrir. 1 200 hectares. 200 km de chemins de randonnées. 22 itinéraires.

• En matière de risques littoraux, notre rôle est d’anticiper, protéger, sensibiliser. 4 600 bâtiments soit 3745 habitants permanents en zones inondables. 15 km d’ouvrages de protection entretenus. 26 zones à risque de submersion marine dont 6 protégées par un système d’endiguement.

• En matière de tourisme, nous développons avec les professionnels une offre durable accessible à tous. 1 230 000 nuitées. 150 000 visiteurs accueillis dans nos BIT

• En matière de mobilités nous favorisons les mobilités durables avec notamment l’aménagement du tracé du train Birinik en piste cyclable. En 2022, nous avions 126 km d’aménagements cyclables dont 15 km de pistes cyclables. 4 lignes de bus régulières.

• En matière de développement économique, au quotidien nous accompagnons et facilitons le parcours des entreprises, nous les aidons à s’implanter à s’ancrer comme on aime à le répéter. 3 000 entreprises. 10 330 emplois. 93 exploitations agricoles. 4 ports de pêche 10 zones d’activités.

• En matière de numérique, nous participons à amener le très haut débit dans chaque maison, chaque entreprise. Nous investissons 10,7 millions d’euros pour que le réseau fibre soit accessible soit plus de 35 000 prises.

• En matière de services au public, le cœur de notre mission d’intérêt général, nous rapprochons les services des bigoudens, en les aidant dans les démarches administratives pour permettre notamment l’accès à un service de proximité.  En 2022, 675 personnes accompagnées par la conseillère numérique.

• Enfin nous agissons pour nos très nombreux séniors en les accompagnant et les informant sur le “Bien vieillir“. En 2022, 1 104 nouvelles demandes pour accueillir évaluer les besoins et informer et nous avons livré et servi 88 534 repas à 632 personnes

Vous le voyez, enfin pour la plupart, vous le saviez déjà ! Notre action au jour le jour est pléthorique. Je remercie mes collègues élus car ensemble nous prenons les bonnes décisions pour l’avenir du Pays bigouden. Je remercie les agents ! Ensemble nous mettons tout en œuvre avec dévouement, avec une sens aiguë du service public pour œuvrer pour le bien être de l’ensemble des Bigoudens.

C’est ce que nous ont inculqué nos prédécesseurs, c’est notre héritage, la force des valeurs qu’ils nous ont transmises !

C’est avec ces valeurs que nous construisons le Pays bigouden de demain. Les défis qui se dressent devant nous sont nombreux et nous les relevons un à un.

• À commencer par l’avenir de la pêche ….

• La lutte contre les submersions marines

• La recherche d’amoindrir notre impact carbone sur le territoire par le développement des énergies renouvelables (solaire, chauffage bois, etc.)

• Une politique de logement qui permette aux bigoudens de vivre au pays. C’est tout l’enjeu du Pluih

Je ne vais pas énumérer tous nos projets ce soir, nous avons 100 ans pour les mener ! Si jusqu’il y a peu nous étions un territoire de projet, désormais nous avons écrit en commun un projet pour notre territoire.

Nous avons ce beau pays bigouden et sa richesse culturelle dans notre cœur, il le fait battre, il insuffle un air pur enivrant, il apaise notre âme autant qu’il stimule notre esprit, l’eau qui circule dans l’océan, dans nos rivières est le l’adn du sang qui coule dans nos veines ! Nous sommes habités par la Pays bigouden c’est ce qui nous rassemble ce soir.

C’est ce qui a animé, anime et animera pour encore des années l’ensemble des élus et des agents qui œuvrent au quotidien pour lui.

Avant de faire monter les maires, les vice-présidents et mes prédécesseurs, les Présidents qui se sont succéder à la tête de la communauté de communes pour une photo souvenir, je vous invite à nous applaudir pour fêter nos 100 ans et nos 30 ans !

“La coopération intercommunale est une nécessité, elle sera demain comme aujourd’hui l’émanation de la volonté des élus et de leur choix”. Françoise Féat ancienne directrice générale des service de la CCPBS.

Exposition pour les 100 ans de la CCPBS