Retenue du Moulin Neuf – Travaux sur la digue

Afin de favoriser l’écoulement de deux ruisseaux (Kerruc et Pratozec), la CCPBS réalise deux brèches dans la digue à l’endroit où ils rejoignent la retenue du Moulin Neuf. Ces travaux, réalisés avec l’aval et en concertation avec les services de l’Etat, permettront d’assurer la continuité écologique du ruisseau. Deux nouvelles anses apparaîtront par ennoiement des prairies à proximité des ruisseaux. Le volume de la retenue sera légèrement augmenté de 23 500 m3. En plus de brèches, les travaux, qui dureront probablement jusqu’à la fin de l’année, consisteront en un déboisement de la surface qui sera ennoyée pour limiter le risque d’embâcles, qui pourraient porter atteinte aux équipements du barrage, et éviter un apport trop important de matière organique dans la retenue. Enfin, un nouveau chemin de randonnée sera créé pour contourner les deux nouvelles anses.

Pourquoi ces travaux ?

Créée en 1977, la retenue du Moulin Neuf constitue l’unique ressource en eau du Pays Bigouden Sud. Principalement alimentée par la rivière de Pont-l’Abbé et le ruisseau du Lanvern, la retenue est fermée à l’aval par le barrage et en rive droite par deux digues. Celles-ci constituent un obstacle à l’écoulement de deux ruisseaux : le Kerruc et le Pratoazec qui ne peuvent pas se jeter naturellement dans le plan d’eau, puisque le dénivelé entre les prairies humides et la retenue est important. A l’époque de la création de la retenue, ces terres agricoles étaient privées et exploitées donc il était impossible de les ennoyer. L’eau des ruisseaux a été déviée par une conduite qui longe la digue, passe en partie dans la retenue et traverse le barrage.
En juin 2014, cette conduite a cassé à l’endroit où elle se jette dans la retenue. Cette casse a provoqué le déversement d’eau de la retenue en amont dans les deux vals au droit des ruisseaux de Kerruc et Proatazec et en aval du barrage.

Des solutions en deux temps

Des mesures d’urgence ont été prises pour sécuriser le stockage d’eau brute. Un poste de relevage a été mis en place temporairement pour gérer la situation à court terme. Cette solution n’est pas satisfaisante à long terme puisqu’elle ne permet pas d’assurer la continuité écologique des ruisseaux et qu’elle nécessite une alimentation électrique permanente.
Après étude des solutions possibles et concertation avec les services de l’Etat, la CCPBS a décidé de réaliser deux brèches dans la digue au droit des deux ruisseaux. Celles-ci permettront un écoulement des ruisseaux directement dans la retenue. Deux nouvelles anses apparaîtront par ennoiement des prairies à proximité des ruisseaux. Ces anses permettront de stocker un petit volume d’eau brute supplémentaire estimé à 23 500 m3 pour la cote normale de la retenue (13,5 mNGF).

En quoi consistent les travaux ?

Au préalable, l’ennoiement des prairies nécessite un déboisement de la zone à ennoyer afin d’éviter la création d’embâcles, qui pourraient porter atteinte aux équipements du barrage, et un apport trop important de matière organique en décomposition et donc de sédiments dans la retenue. Le service Espaces Naturels de la CCPBS intervient depuis le lundi 23 octobre afin de préparer la zone. Il va déboiser 7 450 m² de saussaie marécageuse. Ce sont des boisements jeunes, de moins de 30 ans, et qui ne nécessitent pas de demande d’autorisation de défrichement au titre de l’article L.341-1 du Code Forestier.
En parallèle, l’entreprise LE PAPE TP crée un nouveau chemin de randonnée qui contournera les deux nouvelles anses. Les brèches seront réalisées progressivement, une mise à l’équilibre du niveau d’eau entre la retenue et les zones ennoyées étant nécessaire au préalable.

Le respect de l’environnement

Une étude faune-flore de la zone ennoyée a mis en avant la présence d’espèces protégées nécessitant la réalisation d’une étude plus poussée et la proposition de mesures compensatoires. Un dossier a été soumis au Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel et un dossier loi sur l’eau a également été déposé auprès de la DDTM. A l’issue de l’instruction des deux dossiers, un arrêté préfectoral d’autorisation de procéder à ces travaux a été notifié à la CCPBS.
Les mesures compensatoires consistent notamment en une mise en défens du chantier afin de permettre aux individus de sortir de la zone de chantier et les empêcher d’y revenir le temps de la présence des engins. Un boisement sera créé à la fin du chantier dans la zone située entre les deux nouvelles anses. De nouvelles zones humides et mégaphorbiaies vont également apparaître naturellement en pourtour des deux anses. La protection des plantes dans les zones humides actuelles pendant le chantier va permettre une préservation des graines et un ensemencement naturel des nouvelles zones. Une haie sera également plantée le long du chemin de randonnée.