Gardons la pêche – Discours 25 février 2023

Discours lors du rassemblement du 25/02 à Pont-l’Abbé pour l’avenir du Pays bigouden et de la filière-pêche

Je remercie tout le monde pour votre mobilisation de ce matin : marins pêcheurs, mareyeurs, réparateurs, constructeurs des chantiers navals, transporteurs, acteurs de la filière pêche, amoureux de la mer, amoureux du pays bigouden, mes amis élus venus de toute la Cornouaille, de la Bretagne pour montrer leur soutien. Soutien au pays bigouden qui est extrêmement apprécié ! MERCI D’ÊTRE PRÉSENT POUR LE PAYS BIGOUDEN, POUR SON AVENIR, POUR LA FILIÈRE PÊCHE !

Je tenais tout d’abord à rappeler 2 ou 3 vérités :

On réagit trop tard !

Peut-être. Est-que si les élus locaux s’étaient manifestés avant ça aurait changé les choses ?

Nous avons la modestie de penser que non. Pourquoi ? rien n’y personne n’aurait pu faire plier ce projet. Nous avons essayé. Nous n’avons eu l’oreille de personne malgré nos messages, nos appels à être associés !

Présent nous le sommes au quotidien. À travers le syndicat mixte des ports de pêche. Nathalie Carrot-Tanneau passe 20h par semaine sur ce sujet. Ce n’est pas parce que nous ne sommes pas sur les bateaux, à la criée, chez chaque mareyeur, chaque chantier naval que nous n’agissons pas. Notre seul horizon c’est le pays bigouden… nous l’avons chevillé au corps et au cœur ! Tout ce que nous faisons c’est pour son bien. Pour son économie. Pour la pêche qui en est l’ADN.

C’est Politique, sous-entendu, nous faisons de la récupération

On ne fait pas de politique-politicienne. Qui fera de la politique quand la pêche sera morte et enterrée. Aujourd’hui, nous nous battons au-delà des clivages. Voyez aujourd’hui tous les élus qui sont présents pour la filière pêche. Pas un ici peut être taxé d’opportuniste, de récupérateur. Je suis garant de tous les maires bigoudens, qui font un travail remarquable. Vous pouvez en être fier comme je le suis.

Pour vous dire la vérité aujourd’hui en nous exposant, en sortant du bois, de notre zone de confort… nous avons plus à perdre, plus à nous bruler les ailes que de retirer une quelconque plus-value électorale… sans pêche. Il n’y a plus de territoire. C’est pour ça que nous battons tous.

Le plan de sortie de flotte est derrière nous

Il faut agir pour limiter son impact, regarder devant, regarder ceux qui restent et se dire comment on les sauve, comment on les accompagne, comment on donne un avenir à cette filière qui est notre patrimoine depuis des centenaires ! Qui est notre ADN, notre identité, notre culture.

Aujourd’hui nous devons reconstruire. Se poser les bonnes questions ensemble pour bâtir un nouveau modèle économique viable pour les pêcheurs actuels mais surtout rentable pour les futurs marins-pêcheurs qu nous formons au lycée maritime du Guilvinec. Nous voulons leur donner un avenir serein et ambitieux !

Aujourd’hui on a une fenêtre de tir exceptionnelle

Pourquoi ?

  • Parce qu’on est tous au pied du mur !
  • Parce qu’on parle tous le même langage en toute transparence, tout honnêteté !
  • Parce que nous avons l’oreille de l’État, à travers le Préfet qui souhaite construire avec nous !
  • Tous les acteurs de la filière parlent ensemble et ont conscience que c’est maintenant ou jamais !
  • Parce que nous sommes constructifs et pouvons apporter des réponses concrètes
  • Parce qu’avec votre présence, vous nous donnez une énergie de malade qui nous donne le sentiment qu’on peut retourner la table et soulever des montagnes !
600 à 800 personnes en soutien le 25/022023 à Pont-l’Abbé
Pourquoi votre présence est importante !
  1. La filière pêche est l’identité du pays bigouden et doit le rester ; notre patrimoine vivant, le moteur de son économie et son avenir.
  2. Nos enfants doivent pouvoir vivre et travailler au pays.
  3. La filière a un avenir si nous nous battons et si nous gardons espoir, tous ensemble !
  4. Notre union permettra de porter une parole forte à Quimper, Paris et Bruxelles.
  5. Nous devons préserver nos emplois, nos métiers, nos savoir-faire qui font notre fierté.
  6. Professionnels et élus s’unissent, portent l’espoir, construisent et proposent des solutions d’urgence et à long termes.

Aujourd’hui, nous travaillons à des solutions urgentes. Parce que les pêcheurs ont le couteau sous la gorge. Si on ne trouve pas des solutions vite, je ne donne pas cher des artisans pêcheurs !

Aujourd’hui nous nous sommes fixé trois priorités

Le PAI est certes acté. « Même si ce plan est une tempête pour le secteur, ce qui arrive dans un futur proche est un tsunami ». Il est important de se battre pour notre avenir et obtenir les conditions nécessaires à la survie de la filière pêche au Pays Bigouden.

Les trois principaux axes :

  1. S’opposer aux interdictions de chalutage dans les aires marines protégées qui pourraient impacter les hauturiers restant mais également la langoustine et les métiers de coquilles à la drague.
  2. Avoir un mécanisme durable sur le prix du gasoil. Ce prix entame sérieusement la rentabilité des navires et certains armateurs n’ont pas reçu l’aide promise
  3. Demander que les licences et des quotas restent dans notre quartier maritime dans l’attente d’un plan de relance et de modernisation de la flottille.

“Loguivy de la mer, tu regardes mourir les derniers vrais marins” chantait François Budet.

Luttons tous pour que ce chant de marin ne soit jamais prémonitoire !