Discours des vœux de la CCPBS : “De nombreux défis à relever”

Discours des vœux 2015 de Raynald Tanter, Président de la CCPBS.

Ecoutez le sur soundcloud

 

En mars 2014, les conseillers municipaux ont été renouvelés, et avec eux, le conseil communautaire du Pays Bigouden Sud.

Avec la réforme de l’élection des conseillers communautaires, les élus tiennent leur mandat directement des électeurs.
Ce changement donne une nouvelle dimension à l’action communautaire. Le renouvellement conséquent de l’équipe est, lui aussi, prompt à insuffler un nouvel élan.

Ce renouvellement s’est aussi accompagné d’un autre changement. Françoise Féat, que je salue ici, a fait valoir ses droits légitimes et mérités à la retraite. Et c’est à Claire Le Gal, que je salue aussi, que les élus du bureau, ont unanimement décidé de confier la direction générale des services de la collectivité.

Je rappelle ce que j’ai eu l’occasion de dire lors de notre rencontre avec l’ensemble des collaborateurs. Je tiens à cette nécessaire complémentarité entre les élus et les fonctionnaires de la collectivité. Elle est essentielle pour tout le monde, et particulièrement pour le service que nous devons à nos administrés.

 

Les défis à relever pour le Pays Bigouden Sud sont nombreux. Nous souhaitons apporter les réponses aux besoins légitimes exprimés par les bigoudens et affirmer une véritable dynamique de projets.

La CCPBS a connu depuis deux ans des évolutions significatives dans ses domaines d’intervention.

Elle s’est dotée de nouvelles équipes, complémentaires de celles déjà en place, pour permettre la mise mettre en œuvre de ces évolutions.

Deux exemples illustrent l’évolution de notre collectivité :

La première : avec une douzaine d’agents, 400 personnes âgées sont bénéficiaires d’un service de portage de repas qui fonctionne toute l’année du lundi au samedi ;

La seconde : la gestion des sentiers de randonnée et des espaces naturels sensibles sur plus de 1000 ha nécessite une équipe permanente de 7 personnes.

Le projet de mandature qui se dessine demandera aussi à poursuivre les évolutions en cours pour faire face aux attentes des habitants comme des communes.

Nous privilégions la mutualisation des moyens et des personnes dans un esprit de rationalisation de l’action publique, afin de gagner en efficacité et de maîtriser les dépenses.

Le schéma de mutualisation en cours de préparation et qui sera approuvé au printemps 2015 clarifiera les missions partagées entre l’intercommunalité et les communes

La réforme territoriale, dont les contours se précisent au Parlement, nous amènera très probablement à diversifier et préciser nos champs d’intervention et nos prises de compétences, comme par exemple sur le tourisme.
Déjà, l’abandon annoncé par l’État de l’instruction du droit des sols nous a conduit à prendre à notre compte cette compétence dès le printemps 2015. Les recrutements nécessaires pour la bonne marche de ce service sont en cours.

Les choix des élus intercommunaux s’orientent aussi vers des compétences renforcées sur les solidarités intergénérationnelles.

 

Nous avons fait du développement économique la priorité du mandat, une priorité partagée par tous.

Ces dernières années, l’action de la CCPBS s’est centrée sur l’offre de foncier pour pouvoir accueillir de nouvelles entreprises mais également permettre à celles déjà présentes sur notre territoire de se développer.

Des zones d’activités ont été créées et aménagées pour être commercialisées.

Prétendre que l’action économique est une priorité implique de l’action, du volontarisme et des projets.

Une feuille de route a été dressée. Elle se décline en différentes pistes de réflexion.

D’abord, cela va de soi, il faut absolument continuer à étoffer l’offre de foncier économique.

Parallèlement, nous compléterons cela par la production d’immobilier d’entreprises avec pour objectif de faciliter physiquement et financièrement l’installation de nouveaux entrepreneurs.

Cela se fera sous la forme de bâtiments relais que nous espérons réaliser dès 2015. Je pense aussi, pourquoi pas, à des modes de conception innovante, comme par exemple ce qui se fait sur le logement sous forme de location-accession. Nous mettrons bien-sûr cela à l’étude dès demain.

Le challenge le plus important, et j’allais dire le plus évident sur notre territoire, concerne la filière pêche qui demeure notre première activité économique.

La CCPBS a la volonté forte de maintenir cette filière historique. Le groupe pêche que nous constituons en est la preuve concrète. Je souhaite que chacun de ses membres apporte son énergie, ses réflexions tout comme nous le ferons afin de proposer des solutions.

Les atouts et les perspectives liées à la mer ne manquent pas. La CCPBS devra aussi faire preuve d’ambition et d’innovation dans le domaine de l’élevage aquacole, de l’algoculture, des énergies renouvelables et des transferts de technologies.

Cela ne se fait évidemment pas seul. Nous nous devons de nous appuyer sur des partenariats efficaces et sur des réseaux qui le sont tout autant. Il faut désormais raisonner en complémentarité des territoires et non plus en concurrence des territoires.
Je veux partager avec vous tous cette volonté et cet objectif de faire de notre mandat, celui des premiers résultats tangibles pour un nouveau dynamisme économique.

 

Sur la question touristique notre objectif est de gagner en cohérence et en visibilité

La compétence de la CCPBS sur le sujet est large mais malheureusement imprécise.
Le souhait de fédérer et de véhiculer une image plus forte du Pays Bigouden Sud est largement partagé.

La CCPBS entend faire de l’année 2015 celle de la clarification de son rôle et de celui des acteurs du territoire. Ce travail de concertation qui va s’engager dès ce mois-ci a pour objectif de proposer une stratégie cohérente de pilotage communautaire en termes d’accueil touristique, et ce dans la perspective que j’évoquais tout à l’heure, d’une future prise de compétence intercommunale.

Sur le terrain, le site de Tronoën, dont la renommée n’est plus à prouver, fera l’objet d’un aménagement et d’une valorisation avec un projet ambitieux.

D’autres réflexions, non exhaustives, porteront sur le développement du tourisme numérique, la définition d’un espace muséographique au musée de la Préhistoire en partenariat avec le Conseil général, le soutien aux manifestations et événements hors saison, comme nous savons déjà le faire.

 

Notre action portera également sur les politiques de l’habitat pour améliorer l’accès au logement

Le Programme Local de l’Habitat, document de prospective (2014-2019) en matière de logement sera mis en œuvre progressivement lors de cette mandature.

Les objectifs sont de rénover et développer l’habitat pour répondre aux besoins de tous, pour conforter l’attractivité, le dynamisme et la mixité du Pays Bigouden Sud.

Il confirme, entre autre, la volonté de faciliter l’accès des jeunes ménages à la propriété, de maîtriser la consommation foncière, de maintenir les personnes âgées à domicile et de requalifier le patrimoine bâti du territoire.

Je souhaite également, que dès cette année, nous puissions lancer une étude pré-opérationnelle pour pouvoir mettre en place une opération programmée de l’habitat. J’apprécierai que cela puisse se faire à l’échelle de nos deux communautés de communes du Haut et du Sud. Cela a tout son sens, j’en suis totalement convaincu.

 

En matière de numérique nous poursuivrons l’objectif de montée en très haut débit

À l’horizon 2030, tous les bigoudens (professionnels et ménages) seront raccordés à la fibre optique.

Cela permettra une montée en débit, un développement des usages et des perspectives d’avenir pour notre territoire.

Le projet, porté par le syndicat mixte Bretagne Megalis et financé en partie par la CCPBS, a démarré, mais à un rythme qui ne nous satisfait pas. Je viens de relancer les opérateurs par un courrier circonstancié pour les rappeler à notre souvenir.

Pour rappel, la première phase devait s’étendre de 2014 à 2018. Les premiers chantiers, encore modestes, sont en cours.

Elle concerne le déploiement de la fibre sur les zones actuellement les plus mal desservies, sur les secteurs économiquement sensibles et sur une liste de sites prioritaires (Hôtel Dieu, zones d’activités économiques, les campings, établissements d’enseignement).

 

Pour ce qui concerne la gestion des espaces naturels, cette compétence prise par la CCPBS depuis 2013, est appelée à prendre de l’ampleur.

Avec plus de 1 100 hectares, trois zones Natura 2000, une faune et une flore remarquables, elles constituent un marqueur fort, un atout indéniable.

La réflexion et le projet communautaire portent sur la nécessité de promouvoir et de valoriser l’ensemble des espaces naturels. Pas uniquement la Baie d’Audierne ou la Torche

Nous ambitionnons de créer une véritable destination touristique.

La richesse naturelle du Pays Bigouden Sud représente une attractivité touristique majeure et par conséquent un vecteur de développement économique.

Les sites sont répartis sur tout le territoire et la Maison de la Baie d’Audierne pourrait être le lieu de présentation, de valorisation et d’interprétation.

La CCPBS souhaite ouvrir ces espaces naturels à tous dans le respect de la faune et de la flore.

 

Un territoire ne peut se développer harmonieusement s’il n’assure pas ses missions de solidarité.

La CCPBS assure depuis 2012 plusieurs services pour les personnes âgées.

Comme vous le savez, le service de portage de repas devenu communautaire, sert annuellement près de 100 000 repas sur les 12 communes.

Le CLIC (centre local d’information et de coordination gérontologique) accueille, conseille et oriente les personnes âgées et leurs familles dans les démarches de maintien à domicile ou d’entrée en établissement, en fonction des choix et des situations de chacun.

Avec ces deux premières expériences, la CCPBS souhaite étoffer ses relations avec les autres acteurs de la filière gérontologique pour fluidifier les parcours de vie dans le respect des choix des uns et des autres.

Hôtel Dieu, EHPAD, services d’aides à domicile, services infirmiers sont autant de partenaires de travail dans une volonté partagée d’accompagnement de nos ainés.

Des actions communes, des projets partagés seront développés par des ateliers de prévention et de sensibilisation, par des conférences… pour que chacun trouve des réponses adaptées à ses interrogations.

Développer les solidarités sur notre territoire, c’est aussi amplifier les actions en faveur des personnes handicapées.

Avec l’appui de la commission intercommunale pour l’accessibilité nous définirons des priorités et des axes de travail.

Accessibilité des bâtiments communautaires et des services, services adaptés, adaptation de l’habitat, accueil des personnes âgées vieillissantes sont autant de chantiers pour les prochaines années.

Développer les solidarités en Pays Bigouden Sud c’est poursuivre le travail en faveur de l’insertion professionnelle par l’économie

Cette tâche est réalisée en partenariat avec la Mission Locale, ACTIFE et Mobil’Emploi pour rapprocher les demandeurs d’emploi des besoins du marché du travail et lever les freins à l’emploi.

Développer les solidarités c’est aussi orienter la réflexion communautaire vers l’enfance et la jeunesse.

Nous allons lancer une étude sur la thématique de l’enfance et de la jeunesse, étude que nous avons inscrite au contrat de territoire avec le Département.

La coordination de nos actions en matière de la jeunesse doit être évaluée à l’échelle de notre territoire afin de tendre vers une cohérence en la matière.

D‘autres chantiers seront certainement ouverts sur le volet essentiel des solidarités sur notre territoire.

 

La CCPBS, ce sont également des équipements sportifs pour des pratiques diversifiées

Ouverte depuis 2007, la piscine communautaire AQUASUD est devenue incontournable dans le paysage bigouden, fréquentée par les écoles, le public, les associations de natation, de plongée, etc…

Avec près de 130 000 entrées chaque année, c’est un outil de qualité et la communauté de communes souhaite réaffirmer sa volonté première que tous les jeunes bigoudens puissent apprendre à nager.

Inauguré depuis un an le Stade Bigouden, implanté à PONT L’ABBE, est un équipement ouvert au public toute l’année.

Il allie pratique des différentes composantes de l’athlétisme, entrainements et matchs de rugby et utilisation libre pour que chacun puisse aller y courir sur une piste de grande qualité. Le stade est fait pour accueillir un maximum de pratiquants et j’invite vraiment les bigoudens à l’utiliser à fond, si j’ose dire.. Je souhaite, comme cela a été le cas lors de la journée inaugurale, qu’il puisse aussi être très souvent le théâtre de compétitions d’importance et grand public.

 

Enfin, nous souhaitons renforcer les compétences historiques

La CCPBS se doit d’être au top dans l’exercice de ses compétences techniques historiques que sont l’eau et les déchets. L’empilement des réglementations de tous ordres et de toutes origines nous obligent à être constamment en conformité. Mais, nous avons aussi et heureusement en interne cette capacité à imaginer les solutions les plus adaptées pour apporter une excellente qualité de service.

 

Sur le plan de la protection et de la distribution de l’eau

Un schéma directeur sera mis en place.

Il permettra notamment de renforcer le renouvellement des réseaux d’eau pour le sécuriser et éviter les casses, mais également de réaliser les travaux nécessaires au bon fonctionnement des châteaux d’eau.

La retenue du Moulin Neuf est l’unique réserve en eau brute alimentant les habitants du Pays Bigouden Sud.

Il n’existe pas d’interconnexion avec un autre réseau d’eau potable qui permettrait d’alimenter les Bigoudens en cas de panne, de pénurie d’eau ou de problème de qualité de l’eau distribuée.

Les risques sont extrêmement limités car l’usine de potabilisation de Bringall est moderne et son exploitation rigoureuse. Les épisodes de sécheresse sont rares mais notre devoir est de prévenir les situations critiques.

Nous étudions plusieurs pistes pour sécuriser encore plus l’alimentation en eau potable : une modification de la prise d’eau pour réduire les pertes ; un travail sur les possibilités d’interconnexion avec des collectivités voisines ; des travaux de sécurisation sur l’usine pour éviter les dysfonctionnements.

Bref, faire en sorte qu’il n’y ait pas rupture sur l’alimentation en eau, le risque zéro n’existant pas, bien-sûr.

 

Le plus gros service de la CCPBS, la collecte et traitement des déchets sera également amené à évoluer, et ce n’est plus un secret.

La collecte des emballages recyclables et du papier en bacs individuels sera opérationnelle au printemps 2015 mettant fin à la collecte en sacs jaunes.

Les déchèteries de Kerbenoën à Combrit, en 2015, et de Lezinadou à Plomeur, en 2016, seront mises aux normes et modernisées pour offrir un meilleur service aux utilisateurs.

La CCPBS réfléchit avec les syndicats de traitement des déchets du Finistère Sud (VALCOR, SIDEPAQ) à une mutualisation des unités de traitement. L’objectif est de mettre en place un fonctionnement commun plus efficace, plus rationnel et optimisé qui réponde à une véritable réalité de territoire.

 

Chers collègues élus, chers collaborateurs de la Communauté de communes, je sais compter sur vous pour porter les ambitions de notre territoire autant que pour donner du sens à notre mission commune de service public. Il faut que nous ayons toujours en tête que ce que nous faisons doit être reconnu comme étant utile à tous.

Nous savons les contraintes budgétaires, nous savons les contraintes et les longueurs de procédures, et malgré cela nous avons à considérer certaines urgences en même temps que de préparer l’avenir de notre collectivité à moyen et long terme.

Notre responsabilité est grande. Notre tâche est à la fois noble et difficile. Ayons toujours en tête que celles et ceux qui nous ont élus pour ce mandat communautaire attendent de nous que nous soyons dignes de la confiance qu’ils mettent en nous pour porter les ambitions de ce territoire, pour qu’ils soient fiers de ce territoire.

Je souhaite, comme nous l’avons affiché collectivement dès notre installation, que nous puissions travailler dans cet esprit qui me convient, qui est de dépasser nos légitimes différences politiques, pour faire avancer notre territoire.

Cela n’empêche pas les débats d’idée dès lors qu’ils sont constructifs. Nous en avons déjà fait la preuve sur certains dossiers, sachons continuer en ce sens.

La crédibilité politique, c’est aussi et j’allais dire surtout ça. Les résultats collectifs sont aussi les résultats de chacun.

Mes chers collègues élus, mesdames et messieurs les collaborateurs, mes chers amis, je vous présente mes vœux les plus sincères, de bonheur et surtout de santé, pour cette nouvelle année.

Qu’elle continue un peu, voire beaucoup mieux qu’elle n’a commencé. Je suis résolument optimiste, soyons le ensemble.